Entrevue avec Louise Duchesne

  • Pouvez-vous décrire brièvement votre parcours académique ? 
    À la base, je suis une clinicienne. J’ai été orthophoniste pendant 10 ans et je suis revenue sur les bancs d’école pour faire mon doctorat, à l’Université de Montréal.
  • À quel moment, avez-vous compris que vous vouliez faire de la recherche ? 
    C’est un long processus, on ne se lève pas un matin en disant : « tiens, je vais faire de la recherche ». Le domaine où j’ai œuvré comme orthophoniste, l’implant cochléaire (déficience auditive) est un domaine où il se fait beaucoup de recherche, où les connaissances avancent vite. Mon travail en clinique m’a amenée à me poser des questions assez pointues sur le développement du langage des enfants sourds qui bénéficiaient d’un implant cochléaire, questions auxquelles seule la recherche pouvait répondre. C’est comme ça que la recherche s’est invitée dans mon parcours professionnel.
  • Pouvez-vous décrire votre projet de recherche en 3 phrases ? 
    Mon programme de recherche est en continuité directe avec mon travail de clinicienne : je cherche à en savoir davantage sur les impacts, tant sur le plan de la communication que de la participation à la société, de la surdité.
    Ça veut dire que je m’intéresse au développement du langage chez les jeunes enfants sourds mais aussi aux barrières de communication que vivent les personnes sourdes et malentendantes, par exemple au travail. 
    Je m’intéresse aussi de plus en plus à ce que vivent les parents d’enfants sourds et les proches des personnes sourdes et malentendantes, à leur expérience et à leurs perceptions.
  • Quelle est la partie de votre travail que vous aimez le plus ? 
    J’apprécie particulièrement le fait que ce travail est varié et offre une grande flexibilité et une liberté d’action, en ce sens que je décide de mes priorités et que j’organise mon temps pas mal comme je veux, mises à part les contraintes liées à l’enseignement dans un programme de maîtrise en orthophonie. Bref, j’aime la partie « pas de boss, pas de feuille de temps » ! Plus sérieusement, j’ai actuellement deux étudiantes au doctorat qui font ma fierté et que j’adore superviser : nous avons de très riches discussions et nous avons bien du plaisir à planifier et à faire avancer leurs projets de recherche. J’aime aussi mettre leurs réalisations de l’avant.
  • Quels sont les challenges que vous rencontrez au quotidien ? 
    Le premier défi est lié à la liberté d’action : il faut être organisé et savoir où on s’en va sinon le travail n’avance pas ! Le second défi est le travail en équipe : dans une équipe de recherche, il faut être « rassembleur ! »
  • Quelles sont les 3 qualités que vous recherchez chez vos étudiants / collaborateurs / employés ?  
    Disons plutôt que les gens dont j’aime m’entourer présentent les caractéristiques suivantes :  Ne pas trop se prendre au sérieux, faire ce qu’on a à faire et travailler dans le plaisir !
  • Selon vous, quelle voie devrait prendre votre domaine dans les années à venir ? 
    Il faut dire que la surdité est un champ assez méconnu. Dans les années à venir ? Le domaine devrait devenir plus connu et même prendre de l’ampleur, notamment grâce à notre équipe de recherche ! ?
  • Qu’est-ce qui vous inspire le plus chez vos collègues ? 
    Leur créativité.
  • Quelle serait la couleur de votre licorne si vous en aviez une ? 
    Eh bien, au risque de passer pour « plate », je n’aurais pas de licorne. Je ne crois ni aux licornes ni au Père Noël… Mais j’aime bien la couleur violette. ?
  • Quel conseil donneriez-vous aux étudiants qui ne souhaitent pas poursuivre une carrière dans le milieu académique ? 
    C’est un choix tout à fait valide. Je lui dirais « trouve-toi un programme d’études / une personne pour te superviser qui va te permettre de développer des compétences qui ouvriront tes horizons ». 

Louise Duchesne