Entrevue avec Katia Turcot

  • Pouvez-vous décrire brièvement votre parcours académique ?
    Originaire de Québec, j’ai effectué un Baccalauréat en Sciences de l’activité physique à l’Université d’Ottawa. Par la suite, direction l’Université de Montréal afin de rejoindre l’équipe des professeurs Jacques A. de Guise et Rachid Aissaoui au sein du Laboratoire de recherche en imagerie et orthopédie (LIO-ETS) pour y effectuer ma maîtrise et mon doctorat en génie biomédical. Finalement, deux bourses postdoctorales du FRQ m’auront amené en Suisse aux Hôpitaux Universitaires de Genève sous la supervision du Dr Stéphane Armand pour parfaire mes connaissances en analyse biomécanique du mouvement 3D chez les populations atteintes d’arthrose du genou et amputées du membre inférieur. J’ai aussi pu participer activement à la gestion d’un laboratoire clinique d’analyse quantifiée de la marche. 
    Je suis professeure au département de kinésiologie de l’Université Laval et chercheure au Cirris depuis 2013.
  • Pouvez-vous décrire votre projet de recherche en 3 phrases ?​
    Mes recherches portent principalement sur l’étude des mécanismes d’adaptation biomécanique du corps humain lors de la réalisation de tâches fonctionnelles, telles que la marche, la transition assis-debout et la montée d’escaliers. J’étudie entre autres ces adaptations chez des populations avec et sans trouble musculosquelettique (arthrose, amputation du membre inférieur). Je m’intéresse aussi au développent de nouveaux indicateurs de suivi et de l’utilisation de technologies novatrices portables dans un contexte clinique et/ou écologique dans un but d’améliorer le suivi de population ayant des déficits fonctionnels.
  • Pourquoi avez-vous choisi cette carrière ?
    D’abord par hasard, ensuite par passion! J’ai toujours été très curieuse et mon objectif a toujours été d’améliorer ma compréhension de la mécanique du corps humain en mouvement et de ses adaptations, et ce, dans un but d’améliorer la qualité de vie des personnes ayant des limitations fonctionnelles. 
  • Qu’est-ce qui vous a le plus challengé ces 5 dernières années ?
    Sans contredit la gestion travail-famille…donc la gestion optimale de mon temps.
  • Quel message souhaitez-vous que les gens retiennent de vos travaux ?
    La capacité réelle de faire le lien entre les domaines fondamentaux et cliniques. 
  • Quel outil, application ou autre astuce, vous sauve au quotidien dans votre travail ?
    Je suis très old style…donc mon agenda papier et mes milliers de post-its.
  • Quels sont les problèmes, dans votre domaine d’expertise, qui vous tiennent éveillé la nuit ?
    La non-standardisation des méthodes d’analyses du mouvement humain à travers les laboratoires internationaux, la variabilité inter individu qui en est peut-être la raison, la difficulté à intégrer nos pratiques en clinique et la difficulté à recruter certaines populations, ce qui rend ardue la majorité de nos études. 
  • Quelle invention ou technique auriez-vous souhaité créer ?
    La chronophotographie ou les décompositions photographiques du mouvement inventées par Edward Muybridge et Étienne-Jules Marey. Cette invention est à la base de l’analyse du mouvement.
  • Quelle est votre blague préférée ?
    Pette et répète s’en vont en bateau…vous connaissez la suite 😉 
  • Quel conseil auriez-vous aimé recevoir au début de votre carrière ?
    En fait, je l’ai reçu assez tôt par l’une de mes mentors lorsque j’étais en thèse, Nicola Hagemeister. Elle m’a dit qu’il y avait différents types de chercheur.e.s et que nous ne pouvions pas exceller dans tous les domaines, et ce, même à travers notre propre champ d’expertise et que chacun doit trouver sa place.

Katia Turcot