Entrevue avec Hugo Massé-Alarie

  •  Pouvez-vous décrire brièvement votre parcours académique ?
    J’ai réalisé un baccalauréat en physiothérapie, suivi d’une maîtrise et d’un doctorat, tous réalisés à l’Université Laval. Ensuite, je me suis expatrié en Australie pour un séjour postdoctoral de 2 ans à The University of Queensland, à Brisbane.
  • Pouvez-vous décrire vos travaux en 4 mots ?
     « Le mal de dos » (4 mots).
  • À quel moment, avez-vous compris que vous vouliez être chercheur ?
    Dès mon premier stage de recherche alors que j’étais étudiant au baccalauréat, j’ai compris que je voulais être chercheur. Ça reste paradoxal puisque dans ma lettre d’admission en physiothérapie, j’avais écrit que je ne voulais pas être un chercheur (ce qui est une stratégie particulière je l’avoue…). Il faut croire que nos perceptions changent avec l’expérience.
  • Quel message souhaitez-vous que les gens retiennent de vos travaux ?
    Le mal de dos change notre façon de bouger pour se protéger et éviter la douleur. Dans certain cas, ces changements sont trop importants et il est important que les personnes se réapproprient le mouvement de leur dos. Recommencer à bouger le dos aide à réduire le mal, mais pour certaines personnes, la douleur persiste. Nos travaux ont pour but de comprendre pourquoi les personnes bougent différemment et nous essayons de trouver quel traitement est le plus approprié pour chacun. Chaque personne est unique et répondra à un traitement qui est adapté à sa condition particulière.
  • Quelle est la partie de votre travail que vous aimez le plus ?
    Réfléchir à des questions de recherche, c’est-à-dire, qu’est-ce qui est important et mérite d’être étudié. Découvrir si nos hypothèses de départ sont supportées ou non. Tenter de trouver des réponses à des découvertes contre-intuitives.
  • Quel outil, application ou autre astuce, vous sauve au quotidien dans votre travail ?
    Trois choses m’aident à être efficace :
    1- utiliser un calendrier détaillé pour indiquer les dates importantes à venir (remise des subventions, révisions, cours, etc.);
    2- établir une liste de mes priorités mensuelles;
    3- m’imposer un horaire fixe de travail.
  • Qu’est-ce qui vous a le plus challengé ces 5 dernières années ?
    Lors de mon séjour postdoctoral, l’incertitude à savoir si j’allais réussir à trouver un poste académique au Québec m’a entraîné beaucoup de stress.
  • Qu’est-ce qui vous inspire le plus chez vos collègues ?
    La volonté d’améliorer la qualité de vie des gens vulnérables.
  • Quelle est votre chanson des années 90 préférée ?
    Je viens de Mont-Laurier, au nord des Laurentides, on écoutait CFLO (104,7 FM), le show des Lève-tôt avec Stéphane Tremblay. Les hits québécois, je les connais. S’il faut nommer juste une chanson, je dirais : Tassez de d’là de Les Colocs qui a tourné en boucle en 1998.
  • Quel conseil auriez-vous aimé recevoir au début de votre carrière ?
    « Ce que je vais te dire, c’est difficile à réaliser, c’est contre-intuitif, c’est confrontant, c’est difficile sur l’égo, mais c’est essentiel pour faire de la recherche. N’hésite pas à confronter tes conceptions, tes connaissances, tes idées reçues. Si quelqu’un est en désaccord avec tes idées, il n’est pas idiot, il a peut-être même raison. Ouvre-toi aux points de vue différents, sois curieux, mais ne te contente pas de discuter avec ceux qui ont la même opinion que toi. Ce n’est pas eux qui te feront le plus évoluer dans ta pensée. Être capable d’accepter d’avoir tort, c’est commencer, un peu, à avoir raison. Je pense que c’est la clé du succès. »

Hugo Massé Alarie